San Sebastian de La Gomera, Mardi, 6 Octobre 1998
Chers amis,
Ma dernière lettre
de voyage en français date de 29 août 1997, avant mon départ
pour Chile. Avec deux petites valises, soigneusement emballé, j'ai
parcouru ce pays longue au climats très différents. Pendant
le printemps et l'automne j'ai voyagé dans Chile Nord où
il y a des oases insolites dans le désert Atacama, de près
de la frontière avec Peru. J'ai passé 'notre' hiver au Chile
Central, un climat vraiment comme la Midi en août, la France méditerranéenne:
les verdures, les fruits de saisons sur les marchés et des mûrs
à coté des sentiers de campagne.
Après quelques mois
seulement, je me trouvais de nouveau dans le même climat: Le climat
que j'adore et qui me fait de bien: J'étais en France à Cessenon
dans l'Hérault, près de St Chinian.
Je habitais la maison de
vacances récemment acquise à l'intérieur de laquelle
j'ai réalisé un très bel appartement. Ça m'a
enchanté. C'était fou aussi. Les derniers années j'avais
regagné progressivement ma vitalité et mon endurance; et
voicì la preuve: J'ai travaillé comme un ours et de nouveau
je pouvais faire des très longues journées sans interruption,
semaine après semaine. Néanmoins, j'en ai des souvenirs doux-amers.
J'ai sacrifié l'opportunité de reprendre contact avec le
climat intellectuel et culturel aussi pauvre pendant les voyages du reste
de l'année ni avec 'étudier & écrire' ce qui est
plus ma part à longue terme. Voilà l'aspect amer. La joie
d'avoir retrouvé mon énergie physique et musculaire, m'a
amené trop loin. C'est comme retrouver son meilleur vin d'antan
qu'on a presque oublié: On risque d'en boire trop. Par conséquence,
et au contraire de mes idées de jadis, je n'ai pas écrit
Ma Lettre de Voyage Nº3, ni pris des leçons pour améliorer
mon français. Je le regret pour plusieurs raisons, mais la plus
importante est sûrement que je vous aie laissé sans aucun
récit de mes aventures. Donnez-moi l'opportunité de me revancher.
Écrire et raconter soigneusement de mes observations réfléchis
m'est indispensable et plutôt ma part.
Maintenant je suis déjà
quatre semaines de retour aux Canaries; loin des nuages et des pluies de
l'automne nordique. Il ne me restent que des bons souvenirs de cette été
qui m'a donné franchement des sentiments de pleine joie et de convivialité:
Je me trouvais entouré de mes enfants et petits-enfants qui séjournaient
trois semaines à Cessenon. Aussi de Ghislaine qui vint séjourner
deux fois, et de mon frère et ma belle-soeur qui passèrent
tout l'été près de Cessenon, à Olargues. Une
vraie vie familiale!
D'autres bons mémoires
abondent: ceux des fruits de saison. Par exemple les pêches qui m'a
vendu le voisin-producteur qui les cueillit de sa propriété
tous les matins avant que je venais/vienne/vins/vinsse les acheter. J'ai
dégusté toutes ses pêches, dès les primeurs
jusqu'à les dernières de la saison. Toutes les deux ou trois
semaines il m'offrit d'autres variations. Ni une n'avait passé par
le grand tueur des goûts authentiques: les frigidaires du commerce
et des supermarchés. Ça aussi fut une expérience insolite.
Ici, à La Gomera il
y a 'fiésta'. La première semaine de septembre il y a les
fêtes pour commémorer le départ de Colombe à
la découverte de l'Amérique le 6 Septembre 1492. La première
semaine de octobre, normalement, il y a la fête de la patronne de
l'Île, La Virgen de Guadeloupe. La première est une semaine d'études
Colombiennes que j'ai suivi depuis 1995, sauf cette année, mais,
il va sens dire, aussi de la musique, de la danse et toutes les autres
attributs dites 'normales' pour une 'fiésta'. La deuxième,
normalement, on va au pèlerinage à son sanctuaire dans une
vallée près de la mer à quelques kilomètres
au Nord de San Sebastian. C'est une vallée en U insolite: Ouvert
à la mer, mais difficile à approcher de l'intérieur.
L'année passée, il m'arriva d'arriver à La Gomera
le jour de cette fête. Le bateau de Tenerife fit un détour
avant d'entrer dans la port de San Sebastian pour rendre hommage à
la Vierge avec ses sirènes et avec ses flèches de feux, complètement
dans le style latino-américain de ces îles: Avec beaucoup
d'éclatement. Je me souviens comment les jeunes officiers se batifolaient
en préparent ces feux d'artifice dès notre départ
de Tenerife et avec quelle ardeur ils faisaient leur devoir.
Mais cette année c'est
différent. Tous les cinq ans, La Virgen est transportée à
la ville: 'La Bajada de La Virgen'. Ça ce fait par la mer. Tous
les bateaux de l'?le en participent, les petits, les grands et même
les grands ferrys viennent pour prendre part (avec du bruit et du feu,
évidement) à cette procession nautique. Je pouvais bien le
voir de mon balcon. A gauche, mais invisible d'ici, il y a la vallée
de La Virgen, et à droit la port, aussi pas visible. Par contre,
pour la procession je me trouvais dans la meilleure position. Les grands
bateaux, en faisant leur détour, joindraient la procession juste
ici devant pour escorter La Virgen en faisant notre secteur de la côte,
autrefois tant tranquil et silencieux, une vraie place de fiésta.
Dans la ville, La Virgen
est présentée au public qui La reçoit avec une danse
spéciale, ressemblante à la fameuse procession d'Echternach
pour Saint-Vite --trois pas en avant, deux pas en arrière-- mais
beaucoup plus compliquée et élégante, formant procession
pour présenter La Virgen à la mairie et aux autres places
publiques pour arriver finalement à l'église ou Elle est
vénérée toute la semaine.
Les fêtes Colombiennes
et les fêtes de La Vierge de cette année forment un grand
programme de deux mois: nommé Lustrales 98. Il y a des compétitions
sportifs, des exhibitions, du théâtre, de la musique et de
tout. Hier, par exemple, j'ai assisté à la Carmina Burana
en plein air, avec grand orchestre, grand choir et solistes; touts de renommé
internationale.
Ça fait bonne introduction
à mon séjour. Je ne sais pas s'il y aura possible de passer
ici tout l'hiver. Il y a deux ans qu'il me fus fuir au Chili pour chercher
de vrai chaleur, mais constitution s'est amélioré et, en
plus, je habite maintenant sur cette île un coin un peu plus chaud.
Alors, on va voir. Je vous informe de mes aventures. Il ne vont plus s'attarder
comme cette fois! J'ai trouvé ici sur l'île un professeur
de français et, à l'inverse de mes idées de isoler
mes études de français en France pendant mon séjour
d'été, et l'espagnol dans 'El Mundo Español', pour
la reste de l'année, il y a bonne chance que je vais les étudier
activement en parallèle pendant toute l'année. Il y a deux
ans que le seul effort de parler français au milieu d'une conversation
en espagnol suffit pour me bloquer. Et vice versa: je commençais
à balbutier en français et en espagnol. Ça n'est plus
le cas, mais je suis encore loin de la souplesse de mes altérations
entre l'allemand et l'anglais dans une telle situation. Avec ça
la prochaine lettre ne tarde trop.
Cordialement, Gérard
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